Freyberg Pool / Lumières crépusculaires

Après plusieurs jours sans sport, je décide qu'il faut faire quelque chose. J'aimais beaucoup la Thorndon Summer Pool, mais c'est l'automne et elle est fermée. J'attends donc le bus numéro 3 en direction de Lyall Bay sur Tinakori Road, juste en bas du Randell Cottage.

Je descends à Courtenay Place & Blair Street et continue à pied sur Oriental Parade jusqu'au Freyberg Pool. C'est un beau complexe sportif donnant directement sur la baie.

Le bassin fait 33m. Il y a 5 lignes d'eau, des gradins avec vue sur la mer. Les gens suant sur les appareils de gym surplombent le bassin et peuvent admirer les nageurs glissant en contrebas.

Je suis seule dans ma ligne pour nager les 2,4km, sauf pendant 500m, où nous sommes 3, mais ce n'est guère gênant. La lumière naturelle est très plaisante, et la piscine couverte évite de prendre des coups de soleil.

Après la piscine, je me rends au Café Lido pour prendre un café avec Patrick Coustance, conseiller linguistique de l'Ambassade de France. C'est quelqu'un de charmant qui a vécu 4 ans au Viêt-Nam et qui connaît bien l'Asie. Un moment agréable à parler de mon récent voyage en Nouvelle-Calédonie et de l'Afrique du Sud d'où vient J.M. Coetzee, Prix Nobel de littérature 2003, un auteur que Patrick me recommande.

Je passe devantTe Raukura Wharewaka où sont exposés deux magnifiques waka (canoes de guerre).

Après le café, le déjeuner! Je m'installe devant un pho bo fumant du Fisherman's Plate, le restau viêt sur Bond Street. Cela fait du bien d'avaler le bouillon parfumé ne contenant pas de monosodium glutamate, aux dires du menu.

Comme l'Alliance Française est juste au coin de la rue, j'y fais un saut et papote avec Glenn Wilson et Nathalie Buckrell, directrice de l'AF. Ils ont une belle section sur la NC, avec des livres d'auteurs calédoniens. Je raconte aussi à Nathalie mon périple sur le Caillou. Nous devisons sur l'excellente qualité de vie à Wellington et c'est déjà le soir.

Je remonte Lambton Quay vers Thorndon. Dans l'acier satiné de Invisible City, grande sculpture (2,6 m de haut) d'Anton Parsons (auteur de Numbers, que j'avais vu en mars à Palmerston North), se reflètent les lumières du soir qui tombe.

L'oeuvre reprend un poème en braille du poète aveugle Peter Beatson qui enseigne à Massey University.

INVISIBLE CITY
The word made flesh can bleed.
Am I bound or freed?
Embracing visual silence
alone
I breed a virtual skin of signs
across the void
but when the fault line ruptures
the word made flesh will bleed.
By the unseen quay
I plant this graven seed
betrayed by the wind
my sonic charts destroyed
tethered sign to skin
I am both bound and freed.

Devant le Caffe Astoria, la fontaine déverse des jets d'eau fantomatiques.

Katherine Mansfield, en habits de lumière,  se prépare à traverser Lambton Quay.

Au retour, j'achète des sushis à moitié prix, délicieux et pas chers ($1 pièce). Dans le vieux cimetière de Bolton, des pierres tombales se détachent sur le fond lumineux des buildings du centre ville.