Voyagers
Jean Anderson m'a récemment envoyé le New Zealand Journal of French Studies dont elle est l'éditrice, à Victoria University of Wellington. Y figure une petite nouvelle que j'ai écrite en anglais, autour de mes recherches à la National Library. Elle figure ici.
Two Seasons and Countless Treasures
Voilà six mois que j'ai quitté Wellington. Tous les lauréats du Randell Cottage doivent écrire un compte-rendu sur la résidence. J'ai demandé à écrire le mien en anglais pour remercier tous mes amis. Le texte a été publié dans le numéro d'octobre 2014 de Capital Magazine (Capital = Wellington et non $$$). Inespéré!
Mes amies Pauline de l'Ambassade de France en NZ et Bridget du New Zealand-France Friendship Fund m'ont envoyé des exemplaires de ce magazine que je vais chérir longtemps.
Le texte en version PDF est ici.
Dans le magazine en ligne, il figure à la page 75.
Paradise Lost
Nothing lasts forever / Of that I'm sure, chantait Bryan Ferry.
A 3h30 du matin, je partirai du Randell Cottage pour l'aéroport. Sous l'oeil de Gollum, j'aurai droit à une dernière embrassade de Fiona Kidman et d'Ian avant de quitter Wellington et la Nouvelle-Zélande.
Et ainsi s'achève mon inoubliable odyssée au Pays du Long Nuage Blanc.
Pendant près de 6 mois, j'ai eu le privilège d'habiter à cette adresse.
Et la joie d'être avec des amis exceptionnels dans une ville exceptionnelle.
Thanks for everything. Arohanui.
Over and out.
Friends
A 13h30, Fiona et Sarah passent me voir. Fiona apporte des gâteaux aux prunes et deux gingerbread men pour Sarah et moi. Elle m'offre aussi son recueil de poésie Where Your Left Hand Rests, un petit livre joliment illustré de photos de fleurs. Nous prenons le thé et les gâteaux dans la salle à manger. Fiona et Ian viendront me dire au revoir à l'aéroport demain à 5 heures du matin, sous la tête géante de Gollum. Trop sympas!
Sarah apporte la photo de moi, prise par Susan Price lors d'un cocktail chez Gordon en mars. Elle sera accrochée dans la cabane de jardin, à la suite des autres résidents du Randell Cottage. Je ferai donc partie de la lignée de ceux qui ont eu le privilège de vivre dans ce lieu magique pendant 6 mois.
Nous nous quittons avec l'intention de nous revoir à Paris ou ailleurs. Chères Fiona et Sarah!
Jean vient me chercher vers 15h pour aller prendre le thé chez Louis Sergeant - Sweet Couture, qui était fermé lundi. Nous ne pouvons prendre le high tea convoité car il faut réserver, mais nous régalons d'un gâteau aux mangues et au fruit de la passion, et d'un autre aux cerises. Tous deux sont à tomber par terre. Je prends un flat white et Jean un thé chinois où s'épanouit une fleur d'amaranthe - une boisson de toute beauté présentée dans un service fleuri très british.
En partant, je ne peux m'empêcher de photographier d'autres créations de Sweet Couture.
Puis nous faisons un crochet à la City Library sur Civic Square. C'est une bibliothèque très bien fournie en livres, DVD, CD, magazines...
Jean me fait écouter du jazz maori par Whirimako Black. Superbe. Elle emprunte un CD pour que je puisse l'écouter ce soir avant mon départ.
Les chaises sont particulièrement belles.
Nous passons dans les étages où se trouvent les livres qu'a traduits Jean (Pierre Furlan, Chantal Spitz). The Collector's Dream est une splendide traduction que j'ai lu avec admiration.
Puis nous nous rendons à Fisherman's Plate pour un dernier repas ensemble. Anne-Christine nous y attend. C'est un dîner très, très sympa. Nous parlons des habitudes sexuelles des animaux (Anne-Christine en connaît un rayon), de l'état des toilettes à travers le monde (j'ai une certaine expérience), des subtilités de la traduction (spécialité de Jean). J'ai vraiment de la chance d'avoir des amies comme elles.
C'est triste de quitter Anne-Christine mais nous nous reverrons à l'automne à Paris. Une petite consolation.
Puis Jean m'emmène faire un tour pour voir des sculptures illuminées près de l'aéroport, que je n'avais jamais remarquées auparavant. Elles sont colorées et s'animent avec le vent. Nous nous arrêtons devant Weta Cave, dans le quartier des Park Road Studios. Dans la pénombre attendent des ogres accroupis.
Nous nous quittons au Randell Cottage en nous promettant de nous revoir la semaine prochaine. Jean est devenue une de mes plus chères amies ici. Mais que d'amis je me suis faits à Wellington!
NZ Magnets / French Cancan / Ambassade & Embassy
Julian passe au cottage pour nettoyer le jardin. Il part vers d'autres aventures au Canada et c'est sympa de le revoir une dernière fois.
Bridget vient me voir. Elle m'apporte un super cadeau: des aimants en verre avec des symboles NZ, un chouette stylo et une petite bouteille intitulée Happy Pill, contenant une pilule dans laquelle se trouve une mini-histoire sans doute optimiste. J'en aurai besoin au moment de partir!
Déjeuner au General Practioner avec Rafaël. C'était là que j'avais rencontré pour la première fois Anne-Christine, Patrick Coustance et M. l'Ambassadeur, en janvier.
Puis je retrouve Anne-Christine, Monia et Nathalie à l'Alliance Française. Nous allons au French Cancan dont la vitrine est garnie d'alléchants spécimens. Nous nous contentons cependant de café et de chocolat chaud.
Du monde dans ce salon de thé au décor Frenchie.
Conversation débridée autour du nombre de passeports qu'une personne peut détenir. Dans notre groupe de quatre, je suis la seule à ne posséder qu'un passeport. Les autres en possèdent plusieurs - ça fait rêver. Nous passons un agréable moment dans ce coin douillet, à papoter au chaud tandis qu'il pleut dehors.
Le café bu, Anne-Christine et moi retournons à l'Ambassade car je souhaite saluer Agnès Hamilton, Première Conseillère, et M. Contini, Ambassadeur. Je suis contente de revoir Agnès avec qui j'ai déjeuné plusieurs fois au viêt sur Bond Street. C'est grâce à elle que j'ai su que le restaurant était excellent.
Ensuite, Anne-Christine et moi allons voir M. Contini. Nous tirons un bilan très positif de mon séjour au Randell Cottage et passons un long moment à refaire le monde, discutant de nouvelles énergies, de tours du monde, de la beauté du Randell Cottage Writers Residency. C'est un Ambassadeur très ouvert et enthousiaste dont j'apprécie vraiment beaucoup la tournure d'esprit.
Après l'Ambassade, The Embassy. En effet, Jean m'ayant vanté la décoration des salles de ciné de Embassy, je reviens à Courtenay Place. Cette fois-ci, je demande si je peux entrer dans la salle car la dernière fois, il y avait une projection de film en cours. Ce soir, une petite foule attend de voir What We Do in the Shadows, film que j'ai vu au Lighthouse à Petone avec Jean. Mais les ouvreurs me laissent gentiment entrer dans la salle pendant que le public prend place, pour prendre des photos. C'est une salle sympa, refaite pour les avant-premières mondiales de la série Lord of the Rings. Forcément, Peter Jackson est enfant de Wellington.
Architecture classique, toilettes classieuses.
En revenant au Cottage, je passe devant le magasin Swarovski. Une molécule de lumière se tord au plafond.
Wellington City & Sea Museum / French Cancan
Journée très ensoleillée. Je retourne au Wellington City & Sea Museum.
Pour ma dernière visite, je réponds à un questionnaire. A la question Combien de fois avez-vous visité le musée? je réponds Plus de 5 fois. Ce musée fourmille de trésors. Je découvre un jouet très en vogue autrefois que je n'avais pas remarqué auparavant.
Jean et moi avons décidé de prendre un high tea chez Louis Sergeant - Sweet Couture, sur Featherston Street, mais c'est hélas fermé le lundi. Nous repartons vers Willis Street et prenons un café, une tarte aux abricots et un gâteau chocolat aux framboises chez French Cancan, confortablement installées sur de moelleuses banquettes.
Days Bay / Eastbourne
Monia Hay, qui m'avait invitée à son book club de l'Alliance Française, vient me chercher pour traverser la baie. Je n'ai pas encore pris le bateau East-West, aussi est-ce une belle sortie qui s'annonce.
Le front de mer de Wellington vu de la mer.
Du bateau, on a une nouvelle perspective de la côte.
Le bateau fait une petite halte à Somes Island, où se trouve une réserve naturelle d'oiseaux.
Au bout de 40 mn, nous arrivons à Eastbourne, sur Days Bay, où nous attend Jacquie Ferry, ancienne professeur de français à Victoria University, qui anime aussi un book club à l'AF. C'est une femme très cultivée et pleine d'énergie. Elle m'avait fait l'honneur de venir à ma présentation à la National Library mercredi et c'est avec plaisir que je la retrouve.
Nous déjeunons à Chocolate Dayz, un café très couru.
La conversation est très enlevée, avec Jacquie racontant mille choses de sa vie en NZ et de ses voyages. C'est vraiment très agréable de discuter avec elle et Monia dans cette petite salle donnant sur la mer.
En allant chercher les cafés, je rencontre une femme qui vient me dire bonjour. Elle était venue m'écouter à la National Library et me dit que la conférence lui avait beaucoup plu. Quel bonheur!
Après le déjeuner, nous nous baladons dans les rues d'Eastbourne, bordées de maisons de caractère. C'est un lieu couru, en pleine nature et face à Wellington.
Le soleil d'après-midi illumine la plage et les flots.
Et c'est déjà l'heure de repartir. Le bateau arrive et nous devons prendre congé de Jacquie.
Le retour est plus mouvementé que l'aller: le temps se gâte et les vagues, plus rudes, éclaboussent les passagers optimistes, comme moi, qui s'aventurent sur le upper deck. Peu de voyageurs: à part nous deux, il n'y a qu'un jeune couple à bord. Le bateau fait un crochet par Seatoun, là où j'avais fait le Eastern Walkway. Nous remontons sur le pont quand le bateau repart vers Wellington sous un ciel gris traversé d'un lumineux arc-en-ciel.
Botanic Garden / National Library / Sprig & Fern
Promenade dans le Botanic Garden pour prendre des photos de mon parcours de course à pied.
Il fait un temps radieux. Les magnolias sont en fleurs le long du chemin.
En ce samedi matin, le cable car est rempli de touristes qui peuvent admirer la baie et le match de foot sur le terrain en contrebas.
Pour la première fois, j'entre dans le Cable Car Museum qui est toujours fermé à l'heure où je passe d'habitude. Un spécimen d'un ancien cable car montre que les sièges sont en fait inclinés, de sorte que le voyageur a une fesse plus haute que l'autre.
Je me rends à la National Library pour récupérer des affiches de ma présentation mercredi. Winston Roberts a eu la gentillesse de m'en imprimer afin que je les garde en souvenir. Ce n'est pas tous les jours qu'on a le privilège de parler à la National Library de NZ! J'en profite pour regarder des livres rapportant les débats au Parlement datant de 1872.
Au rez-de-chaussée, une belle fresque décore le mur près du café.
Je passe à New World pour acheter des graines de pavot.
A 17h je retrouve Janet et Gordon Stewart au Sprig & Fern en bas du Randell Cottage pour un ginger beer.
C'est toujours un plaisir de discuter avec eux. Ils m'avaient invitée à dîner chez eux en janvier, puis avaient organisé un cocktail en mars. Et Gordon était venu m'accueillir à l'aéroport le 14 janvier avec Fiona et Anne-Christine. Le début d'une splendide aventure!
Things with Wings
Jean qui, dès mon arrivée en janvier, m'avait fait découvrir Pukaha Mount Bruce avec son célèbre kiwi blanc, me propose d'aller à Staglands, une réserve naturelle dans Akatarawa Valley, à une heure d'ici. Nous partons par un après-midi ensoleillé, longeant la baie pour ensuite nous enfoncer dans la montagne. La route sinueuse et étroite coupe à travers une végétation luxuriante.
On est vendredi et il n'y a pas foule. Nous ne voyons que quatre autres personnes durant la visite: une réelle chance! Les animaux se précipitent ainsi sur les quelques humains qui leur apportent à manger. C'est autorisé et même encouragé, car on peut acheter des graines à l'entrée. D'emblée, nous sommes assaillies par des paons magnifiques, des oies, des faisans, des oiseaux de toutes sortes. Jean, qui dispense la nourriture à la volée, a beaucoup de succès auprès de ces volatiles.
Après les oiseaux, nous rencontrons des kunekune, cochons de NZ, très poilus et presque aveugles. Ils ne sont pas très beaux mais assez mignons. Pour inciter les gens à les nourrir, ils s'approchent et ouvrent grand leur gueule. Comme ils voient mal, c'est au visiteur de bien viser leur gosier sur lequel on a une vue imprenable.
Nous entrons ensuite dans une volière où vivent des oiseaux endémiques de NZ: des kaka et des kea que nous pouvons nourrir directement. Pas de grillage, c'est vraiment une chance.
Les kea sont particulièrement intelligents, trempant leur pain dans l'eau pour l'attendrir. Ils s'en saisissent avec délicatesse, sans mordre les doigts, et c'est donc une joie de leur donner à manger. Les kea ont aussi de très belles plumes vertes ourlées de noir, dont l'intérieur, d'un rouge orangé, flamboie quand ils sont en vol.
Dans une autre volière se trouvent de petits perroquets et des budgies (budgerigar - Melopsittacus undulatus) d'Australie. Ce sont des oiseaux très colorés, qui ressemblent à des boules de sorbet volantes.
Nous rencontrons un jeune couple qui plaît beaucoup aux volatiles. L'un d'eux nettoie carrément l'oreille du jeune homme.
Jean a apporté du pain pour les attirer - du Vogel's bread, évidemment (une marque NZ)! Les oiseaux en raffolent et rappliquent en masse. Au plus fort de l'attaque, Jean a deux oiseaux sur le bras, un sur la tête et un cacatoès à huppe jaune sur l'épaule. Plus modeste, je n'en que trois: un sur la tête et deux sur le bras.
Staglands est ainsi nommé à cause des cerfs, et nous en voyons un jeune qui descend de la colline pour manger dans la main de Jean.
Des carpes tournoient avec les ombres du soir.
Nous reprenons la route car la journée n'est pas finie. Ce soir, nous allons voir le film de vampires NZ qui vient de sortir: What We Do in the Shadows. Nous devons nous restaurer en chemin. A défaut d'un restaurant transylvanien, nous trouvons un polonais, Topor, dans la ville de Plimmerton. Jean prend des pierogis, sortes de ravioles, qui sont succulents. Pour me préparer au film, je choisis un steak de Black Angus élevé en NZ. Saignant, cela va de soi.
Pour finir, un cheesecake polonais, à la ricotta.
Nous allons au Lighthouse Cinema de Petone, que Jean m'avait montré il y a quelque temps. Ils proposent des pâtisseries-vampires à déguster pendant le film.
Jean a sélectionné ce cinéma car on peut s'installer dans des fauteuils moelleux en velours, avec des coussins. C'est quelque chose totalement inconnu pour moi. Et en effet, c'est très confortable, avec de larges accoudoirs où on peut poser son café et ses douceurs, ainsi que beaucoup de place pour les jambes.
Avant le film, au lieu de pubs débiles, on projette quelques questions fort intéressantes.
What We Do in the Shadows est un film tourné à Wellington, avec des acteurs connus qui ont fait un carton avec Flight of the Conchords, une série TV. Très amusant de voir les lieux de Wellington. L'humour pince sans rire est superbe. A un moment donné, les vampires sont à la recherche de victimes. A travers la fenêtre, on aperçoit un habitant qu'ils convoitent. Je reconnais ainsi Denis Welch, le résident NZ du Randell Cottage, qui était là juste avant moi! Ce film décapant clôt ainsi une incroyable journée, pleine d'aventures et de découvertes. Merci Jean!