Royals & Monarchs

Aujourd'hui, je prends le bus en direction de l'aéroport. Non pas pour voir la famille royale qui vient d'atterrir à Wellington, mais pour rendre visite à Fiona Kidman, qui m'avait accueillie à mon arrivée en janvier. Fiona est Trustee du Randell Cottage Writers Trust, mais surtout un écrivain très réputé. Elle m'invite à prendre le thé dans sa grande maison sur la colline avec vue imprenable sur Evans Bay et Lyall Bay. De sa fenêtre, on peut voir les avions s'engager le couloir aérien avant se poser sur la piste entre les deux baies. Impressionnants de légèreté.

Dans sa véranda lumineuse poussent des swan plants, très prisés par les Monarques, papillons migrateurs qui partiront pour le Mexique. Plus tôt dans la saison, les femelles ont pondu des oeufs, d'où sont sorties des chenilles. Ces dernières ont consommé les feuilles des swan plants et sont actuellement dans leur phase de chrysalide. C'est ainsi que j'ai pu voir ces petites capsules d'1,5 cm environ, qui ressemblent des pendentifs de jade ourlés d'or. Accrochées aux branches, elles sont comme les joyaux sur une tiare de princesse coréenne.

Nous discutons autour d'un thé accompagné de gâteaux au citron et de friands. Fiona me parle des traditions maori, sur lesquelles je cherche des informations.

Son mari Ian, ancien pilote, nous rejoint et la conversation tourne autour de Jean Batten, pilote NZ adulée dans le monde entier, dans les années 1930. C'était non seulement une très belle femme mais aussi une aviatrice chevronnée qui pouvait trouver sa destination sans l'aide de cartes. Fiona me dédicace son dernier livre, sur Jean Batten justement, intitulé The Infinite Air. Cela semble passionnant et j'ai hâte de le lire.

Fiona et Ian me ramènent au Randell Cottage, et je découvre leur ascenseur personnel en plein air: une petite cabine en bois vert avec un banc, coulissant le long d'un rail. Les maisons perchées sur les hauteurs disposent de tels ascenseurs, plus commodes pour monter les provisions que les escaliers. Pendant quelques secondes, nous glissons sur la face de la colline, tandis que le vent chargé de pluie nous fouette et revigore.